Statut juridique du journaliste, licenciement d'un journaliste, pigiste, correspondant local de presse régionale, convention collective des journalistes, contentieux de la carte de presse, clause de cession, la commission arbitrale des journalistes...
Vianney FERAUD
jeudi 4 octobre 2007
Priorité de réembauchage d'un rédacteur en chef
mercredi 12 septembre 2007
Pigiste régulier - pigiste permanent : un salarié sous contrat à durée indéterminée
L'usage répandu dans les entreprises de presse est de considérer que les pigistes (journalistes ou assimilés) ne sont employés ni par contrat à durée déterminée, ni par contrat à durée indéterminée.
Payés à la tâche, il est même parfois soutenu qu'ils ne devraient pas pouvoir prétendre au statut de salarié.
Il pourra ainsi notamment prétendre à une indemnité de licenciement, un préavis...
commentaires
Question
- Par Jean-Paul le 17/11/10
Piges réduites/indemnité
- Par Valentin le 16/12/10
baisse de piges
- Par BERTTAU Luc le 02/02/11
mercredi 5 septembre 2007
La commission arbitrale des journalistes
L'obligation légale d'avoir recours à une procédure d'arbitrage dans certaines situations constitue l'une des particularités du statut de journaliste professionnel.
Cette procédure arbitrale se déroule devant la Commission arbitrale des journalistes qui siège à Paris.
Elle doit être engagée, par l'une des parties (et en pratique quasiment toujours par le salarié) pour la fixation du montant de l'indemnité de licenciement :
- en cas de licenciement d'un journaliste ayant plus de 15 années d'ancienneté au service du même employeur ;
- en cas de rupture du contrat de travail d'un journaliste, ayant également plus de 15 ans d'ancienneté, par l'effet de la clause de cession ou de clause de conscience ;
- en cas de licenciement d'un journaliste, quelle que soit son ancienneté, pour faute grave ou, selon les termes de l'article 44 de la convention collective des journalistes, pour "fautes répétées dans le service" (formule inconnue en droit du travail)
Cette commission est composée paritairement d'arbitres désignés par les organisations professionnelles d'employeurs et de salariés et est présidée par un fonctionnaire ou par un magistrat en activité ou retraité.
La procédure est payante et est relativement longue.
Avant d'être entendus, le salarié et son ancien employeur devront exposer leurs prétentions dans un mémoire écrit. A cette fin, l'assistance d'un avocat même si elle n'est pas obligatoire peut s'avérer utile, notamment en cas de licenciement pour faute grave puisque dans cette hypothèse, la Commission devra examiner la réalité et la gravité des faits reprochés au salarié.
La compétence de la Commission arbitrale est stricte. Le salarié qui conteste son licenciement doit donc également saisir le Conseil de prud'hommes qui demeure seul compétent pour statuer sur toutes autres demandes que celle relative à la fixation du montant de l'indemnité de licenciement (et notamment pour lui allouer des dommages-intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse).
Deux particularités doivent être observées :
- la sentence (c.a.d. la décision) rendue par la Commission arbitrale n'est théoriquement pas susceptible d'appel. Un appel-nullité reste toutefois toujours possible.
- la décision de la Commission arbitrale des journalistes ne s'impose pas aux Conseil de prud'hommes. La Commission arbitrale peut donc estimer que le journaliste n'a pas commis de faute grave et, par exemple, lui allouer une indemnité de licenciement égale à un mois par année d'ancienneté alors même que le Conseil de prud'hommes aurait déjà jugé ou jugerait par la suite que ce même salarié a commis une faute grave (laquelle prive théoriquement un salarié de toute indemnité de licenciement). De même, la Commission n'est pas tenue par la décision des juridictions du travail, elle peut donc diminuer ou même totalement supprimer l'indemnité du salarié en estimant qu'il a commis une faute grave alors qu'un Conseil de prud'hommes aurait, en appréciant les mêmes faits, jugé que le licenciement était dépourvu de cause réelle et sérieuse.
Cette autonomie a été réaffirmée par la Cour de cassation dans un arrêt du 26 octobre 2022 (n° 21-14.816).
La Cour jugeant que : "la cour d'appel a, ainsi, retenu, à bon droit, que la commission arbitrale avait la pleine compétence pour fixer l'indemnité de rupture du contrat de travail à l'initiative de l'employeur et retenir les critères pour y parvenir, indépendamment de ceux retenus par la juridiction prud'homale, qui conserve la sienne du chef des autres préjudices pour lesquels le journaliste peut demander réparation".
Les inconvénients de cette procédure sont ceux généralement prêtés à l'arbitrage : durée et coût (réduit malgré tout).
Ici s'ajoute l'obligation pour le journaliste qui conteste son licenciement d'engager deux procédures parallèles (l'une devant le Conseil de prud'hommes territorialement compétent et l'autre devant la Commission arbitrale siégeant à Paris).
Elle présente néanmoins l'avantage incontestable pour le salarié d'être jugé par ses pairs, professionnels de la presse très bien informés du statut juridique des journalistes et des pratiques professionnelles.
commentaires
CSG/CRDS sur décision de la commission arbitrale
- Par lasbarrères le 25/10/10
(mis à jour par vianney.feraud le 27/03/13)
RE: CSG/CRDS sur décision de la commission arbitrale
- Par Lasbarrères le 23/11/10
CSG-CRDS sur les indemnités de licenciement des journalistes
- Par vianney.feraud le 24/07/12
(mis à jour le 08/10/12)
priorité de réembauchage
RE: priorité de réembauchage
RE: priorité de réembauchage